La reconnaissance que Monseigneur Christian Carlassare éprouve à l’égard du Pape qui a érigé le nouveau diocèse de Bentiu, au Sud Soudan, le 4 juillet dernier, en nommant le prélat premier évêque combonien d’une portion d’Eglise enfermée dans deux territoires : celui de l’Etat de l’Unité, dont la ville de Bentiu est la capitale, et celui d’une zone administrative autonome de Rouen, une population appartenant à la tribu Dinka. Un vaste territoire de près de 38 000 kilomètres carrés et une population de plus d’un million d’habitants.
L’avenir à construire Le territoire pour créer le diocèse de Bentiu a été en partie repris du diocèse de Malakal, devenu trop grand pour pouvoir continuer à offrir une pastorale complète à tous les chrétiens. Et après tout, confirme Monseigneur Carlassare, «il aurait été difficile d’imaginer l’idée d’avoir un plan pastoral commun entre des communautés si différentes les unes des autres». Le missionnaire d’origine italienne, présent au Sud Soudan depuis près de vingt ans, explique aux médias du Vatican qu’il est conscient qu’il y aura désormais beaucoup à construire : «Il y aura vraiment beaucoup à mettre en place parce que le conflit ethnique de ces dernières années a particulièrement blessé Bentiu, mais les gens sont forts, ils ont une grande histoire de foi. Pour moi, ce sera une mission exigeante mais qui donnera de l’ampleur à ma vie, au missionnaire que je suis, toujours au service de cette population». Une évangélisation contagieuse Dans l’histoire récente de l’évangélisation à Bentiu, il y a un moment de pure joie que Monseigneur Carlassare résume en remontant avec ses souvenirs aux années de la guerre civile «qui avaient obligé beaucoup de gens à fuir leurs territoires pour se rendre dans la ville où ils ont connu l’Évangile. Ces hommes et ces femmes, une fois de retour dans leurs communautés, ont rassemblé des personnes en situation de pauvreté et de conflit et leur ont donné l’occasion de se confronter aux enseignements de Jésus ». Ainsi, depuis les années 1990 jusqu’à aujourd’hui, les conversions se sont multipliées et de nombreuses communautés chrétiennes ont vu le jour, animées par des catéchistes volontaires et compétents. «Si le nombre de prêtres sur ce territoire a toujours été faible, les communautés sont vivantes grâce à l’engagement de nombreux laïcs», ajoute l’évêque. De petits effectifs pour de grands territoires Les catéchistes sont plus de 600 et font partie d’un diocèse qui compte au moins 600 000 chrétiens. «Les paroisses, précise l’évêque de Bentiu, ne sont que sept, dispersées sur un territoire très vaste : trois paroisses se trouvent sur un territoire de la tribu Dinka et quatre sur un territoire de la tribu Nuer. Il y a aussi encore peu de prêtres diocésains, seulement sept à l’heure actuelle, alors qu’il y a une dizaine de séminaristes, dont deux diacres qui seront bientôt ordonnés». Il n’y a pas non plus beaucoup de missionnaires : deux capucins de la province polonaise et trois comboniens. La réconciliation, un défi prioritaire Monseigneur Carlassare, qui jusqu’à présent a dirigé le diocèse de Rumbek pendant trois ans et qui en 2021, peu avant son ordination épiscopale, est tombé dans une embuscade dans son presbytère, blessé aux jambes par des coups de feu, connaît bien les joies et les peines du pays d’Afrique de l’Est. Il sait bien que la guerre et les affrontements ont lacéré toute la société et que le conflit, généré par la mauvaise gouvernance et l’incapacité à assurer la paix et le développement, exacerbe aujourd’hui la pauvreté, également aggravée par les inondations. « Les cicatrices du conflit, poursuit le prélat, provoquent également une forte inimitié entre les communautés Dinka et Nuer, une inimitié que nous devons contribuer à effacer. Croire en la réconciliation est possible, et pour notre Église, cela devient un défi vraiment prioritaire ». Crédits à: Federico Piana pour VATICAN NEWS
|
Date Published:30 July 2024 Author:Alice, Office Manager
Article Tags: Dernières nouvelles, Sud-Soudan, Solidarity, Évêque Carlassare, Réconciliation, Nouveau diocèse |